gravures
michel BARZIN

Presse

Quelques articles en français :

“ Barzin, c’est une autre gravure, c’est le mouvement dans la masse, le sang et la cendre. C’est un univers mat où brillent des souffles et des vents. Le mouvement dans la masse, disais-je. Des coureurs obliques, écartelés entre les musiques sous la baguette aveugle d’un joueur d’harmonica. Le mouvement figé, l’image d’un départ, d’un geste de départ, d’un instant à peine tracé. C’est un limaçon aux angles peu arrondis qui déroule sa lave lente vers d’inexorables couleurs. Barzin, c’est une sportive symphonie, avec ce qu’il faut de grenat dans la sueur et de syncope dans la mélopée. On y sent comme un calvaire masqué, tout habillé de blues qui déforme le geste ou l’accentue. .. . Les linos de Barzin dégraissent les goudrons pour leur donner l’ampleur des ors noirs. La matière la plus pauvre, chez lui, sert de creuset aux œuvres les plus riches. Barzin, c’est une idée toute relative de la vitesse. Ses cyclistes électriques ne s’occupent pas de l’ombre d’Einstein, ils sont comme un morceau de comète que l’on aurait gardée, intacte, entre ses rêves. ”

Joseph Orban, 1984.

“ …Tout se passe en effet comme si, à l’intérieur du discours explicite et plus ou moins prémédité, Barzin laissait venir à lui les formes graphiques, comme s’il libérait des fantasmes et se laissait un moment conduire par eux, comme s’il obéissait soudain à d’étranges et mystérieuses nécessités. Mais c’est alors que Barzin redonne la parole à la gravure, aux vernis, aux acides, aux hachures sauvages… ”

Georges Schmits

“ Si l’art exprime l’art du temps, celui de Barzin est résolument et totalement contemporain. Malgré son évidente séduction, ce n’est pas un art facile : il ne se soucie ni de suivre, ni de flatter. Il se refuse à participer à la production bourdonnante de signes extérieurs de culture et s’adresse en particulier à chacun de nous, dans ce que nous avons de plus secrètement et de plus universellement blessé, dans les régions honteuses de notre âme bouleversée par la perte du monde. Barzin est de ceux qui ouvrent la voie. Il prend où il veut, dans ses souvenirs, dans son jardin, dans un prospectus de Ryanair, dans le fil des jours, les images-prétextes qui lui permettront d’interpeller le passant, avec ironie, avec douceur, mais toujours avec cruauté, sur le sens de son existence dans ce monde-là. Le plaisir de graver en prime. ”

Chiquet Mawet, Migraine, mi-raisin, Alternative libertaire1999.

“ De l’idée du monde, à l’image qui la dit, il plonge dans une espèce d’abstraction. Pas l’abstrait des familles, ni le figuratif des musées, mais quelque chose qui touche aux mécanismes les plus secrets de notre inconscient, comme le rêve dessine dans nos cerveaux embrumés le graphisme impitoyable de nos sentiments et de nos angoisses, les images de Barzin s’enchevêtrent dans un ordre qui constitue un langage nouveau, une nouvelle manière de sortir de sa boîte pour appeler les autres. (…) L’œuvre de Michel Barzin porte le signe de la plus haute malédiction dont puisse s’honorer un créateur : une liberté d’esprit spontanée et inaccessible aux injonctions de la convention politique et mondaine. Entendons par là qu’il est frappé d’une ignorance congénitale du ce-qu’il-faut-en-penser et ce-que-l’on-doit-en-dire. Depuis la nuit des temps, cette ignorance est la faille par laquelle s’engouffrent à l’intérieur de la minuscule forteresse humaine les houles déferlantes du sauvage Univers, nous administrant ainsi la preuve qu’en dehors de nos pauvres appétits, existe une inconvenante prodigalité. Rien n’effraie plus le confort des élites qu’une idée, au sens quasi platonicien du terme, une idée bien vivante, porteuse d’insidieuses bactéries, d’innombrables virus… Du chemin de croix gravé au tour de France peint, il s’est entêté dans l’espoir que malgré la laideur dans laquelle nous nous en défendons, la vie est belle et grande. Et toujours la plus forte. Et il s’entête encore. ”

Chiquet Mawet, Plaisirs scandaleux, Alternative libertaire, 1984.

“ Lorsque j’étais enfant, je croyais que le Tour de France se courrait sur les frontières de la France, ces pointillés identifiés dans l’atlas. Je pensais ainsi que chaque année, les coureurs cyclistes re-découpaient le pays. Dans certains rêves, j’imaginais même que chaque trait de l’hexagone correspondait à un coureur vu d’avion, comme une colonie de fourmis tournant en rond. Aujourd’hui, lorsque je pense au tour, c’est plutôt en termes de circonvolutions : l’épreuve commence par un contre-la-montre qui entame la grande boucle, un cercle s’inscrivant dans un autre cercle, entamant à l’image de Sisyphe roulant son rocher, une progression qui consacre les épousailles de la télévision et du cyclisme. Les médias alors, chantent l’épopée, le paysage devient mythique et des coureurs signent les décors qu’ils traversent à la vitesse du paraphe. Ces images périphériques, encore faut-il les capter et comment s’y prendre autrement sinon à la vitesse du geste éclair de l’homme rusé qui possède plusieurs tours dans son sac. ” 

Eddy Devolder, 1993.

“ On songe à Segalen lorsqu’il décrit ses somptueuses fresques des palais chinois disparus. Les horizons infinis, les ombres aux coloris précieux, l’atmosphère chargée des poussières dorées du désert oriental. Un large souffle d’exotisme balaie ces compositions : elles semblent issues de l’enseignement du moine Citrouille amère. ”

Jacques De Maet, EN©REE EN MATIERE-“ Cap d’encre ” et les graveurs du GPOA, 2001.

“ Son entreprise de minage de la fonction représentative ne craint pas d’avoir recours à des clichés ; sujets extraits d’illustrations ou paysages stéréotypés. Depuis quelques années, Michel Barzin s’est aussi fabriqué des objets fétiches : telle cette énigmatique cafetière dont il tente, en quelque sorte, d’épuiser l’apparence à travers une impressionnante série de gravures. ”

Jean-Pierre Rouge, Michel Barzin et la gravure, Bulletin de Wégimont, 2001.

“ Michel Barzin a toujours pris le contre-pied des artistes qui représentaient des “ vanités ”. Ce qu’il peint, dessine, grave, ce sont des “ plaisirs ” à commencer par ceux de la peinture elle-même, des matériaux qu’elle met à disposition, des couleurs, des pâtes, des grains, des tons, des brosses. A ce plaisir premier s’ajoute celui de la combinaison, de l’association parfois incongrue mais toujours jubilatoire des techniques, des supports… La somme de ces plaisirs induit une image souvent ironique, narquoise ou simplement grinçante. Lorsqu’il accroche des angelots à la galerie Arte Coppo à Verviers, ses séraphins ont tous des visages d’inspecteurs de l’ONEM (Office National de l’EMploi). Lorsqu’il montre la vidéo du mariage princier de Philippe et de Mathilde, il prend soin de coller sur l’écran un film publicitaire transparent qui vante la bière Jupiler. Ce pourrait n’être qu’un canular ou une dénonciation de certaines formes de sponsorisations, témoigne d'une sensibilité des couleurs obtenues à l’écran. C’est sa façon de ne pas se plier aux règles, aux lois qui commandent l’académisme autant que l’avant-garde. Il sait que les images ne sont pas innocentes. Aussi n’arrête-t-il pas de les détourner, de les dévoyer et de leur imaginer une école buissonnière. Ce n’est pas pour autant que le paysage, l’image première, dans lequel il vit ne le marque pas. L’Ardenne, les Fagnes sont souvent présentes dans ses travaux. De même les montagnes, les objets volants, les observateurs sont des éléments récurrents au même titre que les grosses. Qu’elles soient fraises ou femmes, elles expriment une certaine douceur qui contraste avec leur opulence. Cette duplicité est sensible dans ses dessins qu’il aborde avec une extrême sensibilité. Lorsqu’il les entame, la mine effleure à peine le papier. Ce n’est que par la suite qu’il va saccager à l’aide de grosses taches et de gros coups de crayon ces visions attendries, romantiques, trop fragile pour exister. Ce qu’il veut, c’est leur donner une consistance proche du rocher à la fois massif et, par endroits, lisse au toucher. C’est une autre façon de dire que derrière la grosse farce d'un potache, le pied de nez du trouble fête, se cache souvent un cœur tendre qui ne masque pas le plaisir premier de jouer, de prendre et de donner du plaisir. ”

Eddy Devolder, 2001.

“ Michel Barzin s’inspire du quotidien contemporain (e.a. le sport) qu’il décrit souvent avec ironie, en un langage graphique inventif. Bousculant la cohérence visuelle classique, ses compositions s’enrichissent des syncopes de l’image, de la confrontation de sujets hétérogènes, et tirent leur expressivité d’une juxtaposition de signes formels nerveusement inscrits selon les procédures de type abstrait. Abordant volontiers de grands formats et rompu aux secrets de toutes les techniques de l’estampe, l’artiste mélange souvent les procédés d’exécution. Il conjugue volontiers poésie et subversion, produisant des images narquoises, parfois grinçantes, grâce aux associations d’objets ou de personnages qu’il dessine ou grave. ”

Serge Goyens de Heusch, XXè siècle. L’Art en Wallonie. Ed. Dexia, 2001.

“ Une mise en scène et un propos, à la fois drolatique et gentiment perturbateur, caractérisent le répertoire de Michel Barzin. Le ton se module dans la pluralité des techniques traditionnelles : pastel, aquarelle, lavis, sérigraphie et se complète par l’installation : cabinet d’amateur (drapeaux, bureau, parquet sérigraphié, 2001), ring (mixed media,2001), et l’intégration (personnages autocollants, 2001). Peuplées d’un bestiaire, d’une foule de cafetières-théières, de paysages montagneux, boisés, vallonnés, les images d’Epinal déguisées flirtent avec le folklore…les objets quittent leur état de réifié, parfois prétextes à caricature humaine, souvent dotés d’attributs, non loin de l’esprit surréaliste. Face aux vues rapprochées, figures pléonastiques et navrantes : Guèpe de près (2000), Animal (2000)…le rire point ou désole, c’est selon. Cependant nombre de papiers témoignent d’une tension, entre la fragilité de l’attitude et la force du trait…ce qui déstabilise et provoque une présence. Présence elle-même perturbée quand elle est visage finement suggéré, sous-jacent et fantomatique (série de dessins,1999-2000). Par ailleurs, Barzin fustige les discours d’évidence et s’en joue avec facétie, dénonce de manière ludique, par exemple, l’enjeu du territoire, des nations, via la monarchie, ou plus prosaïquement celui du champ de l’art. D’apparence anodine, les images procèdent pourtant de plusieurs niveaux de lecture quant à la forme et au fond. Ainsi, la série du Tour de France (pastels,1993) aboutit peu à peu à une autonomie des couleurs indépendamment du sujet : la figuration cède le pas à l’abstraction bigarrée. Par contre, la figure cocasse du roi défunt bougonne, écrasée par l’outrance morbide du traditionnel faire-part (Vacances en Espagne, sérigraphie et xylogravure,1993). Il n’y va pas d’un projet d’intention, mais du plaisir d’expression. Barzin détourne les préceptes établis se faisant le “ bouffon du roi ”, frondeur, fort du sacro-saint principe de liberté . ”

Cécilia Bezzan, Le ton Barzin…migraine, mi-raisin, in l’Art Même, 2002.

“ D’entrée de jeu les règles semblent bien définies : le très “ vénérable ” cabinet des estampes du MAMAC est transformé en ring de boxe pour la durée de l’exposition. A l’intérieur du ring, deux cuves de W.C. en émail blanc, au centre, un échiquier au damier de feutre et de cuivre. Joseph B. et Marcel D. partagent la vedette, c’est Auguste R. (le penseur) qui s’est dévoué pour jouer le rôle d’arbitre. Belle métaphore d’un monde de l’art contemporain tout entier voué aux cultes des grands prédicateurs et incapable de trouver l’issue seul. Au mur une série d’œuvres de facture un peu plus classique et dans les vitrines, une rangée de dessins (une floraison de techniques : mélange de gravures, sérigraphies, lithos…) … Dans la petite salle du cabinet des estampes, un fauteuil vide invite le regardeur à s’installer et à visualiser une saynète vidéo du plus bel effet. La vidéo se confronte aux cimaises, super chargées, d’un hypothétique salon bourgeois. Deux mondes s’opposent, ils nous dévoilent avec clarté la profondeur et la complexité du propos. ”

Lino Poligato, in FLUX NEWS N° 27.

 

Some press articles in english :

«...the abrasively modern Belgian artist, Michel Barzin.  Barzin’s creations are aswarm with changing images, shifts in style and also a number of references to other works of art (Goya, certainly, and Ensor, possibly, among them). At times his style is reminiscent of that outrageous English cartoonist, Gerald Scarfe, but on other occasions it is much more delicate. M. Barzin is described as an « Acid moralist on society and ecology ». Presumably that refers to his outlook rather than his etching technique. He undoubtly displays bite, although some of his targets will be a little obscure as far as English viewers are concerned. Satirical comments on the Tour de France, for example, lose something when they cross the Channel. But there is great vitality and imagination here, as well as mastery of the medium. »

F.G.,Contrast in work, in Eastern Daily press, 1980

« Engravings creating an impression between the macabre and the satirical by a highly talented Belgian printmaker Whose work is almost completely unknown in Britain, can now be seen in London. They are on view at the Ebury Street Gallery, close to Victoria Station in london. His technical accomplishments are formidable. The big engravings from his « The Way of the Cross » series, provide a textbook of the variety of effects that can be achieved with engraving. Yet it is not Barzin’s technical virtuosity, but the intensity of his ilmagery that creates the first impact. In this he is a true son of Belgium, of the flat country breeding strange fancies and compulsive imagery. There are pôtent echoes of Bosch in much of his work. Strange figures from some sinister underworld of the imagination recur in his prints ; their bellies are inflated or their bodies are streched as if inhabitated by some macabre devil. All the prints reveal Barzin’s technical mastery. He commands a fine, sensuous line, knows how to create effective areas of dark shading, and, equally, telling, how to create an impression by leaving the paper blank. Nor does his wit laways find expression in a sinister vein. In one print he recalls Goya’s celebrated « The Third of May » and there, reclining on the ground, is a rabbit firing a gun. »

Terence Mullaly, Skill and wit from Belgium, The Daily Telegraph, 1981.

« Michel Barzin’s suite of 14 etchings Chemin faisant (The Way of the Cross) is technically striking- a progress of pain and loneliness against a crowed background of cabaret, circus and prison. In the series Spa Barzin shows a lighter side. A Belgian, he plays on the pounderous features of his native architecture turning buildings into cocktails and cherry-decorated puddings. »

Caroline Collier, Trade paper of the artist,Ebury Gallery, Arts London Review, 1981.

« Michel Barzin (see picture, last issue) This suite, the Chemin faisant, is a stunning technical accomplishement. The particular way portrayed in this series (chemin faisant- on the way) is the Way of the Cross, treated in a Northern Gothic manner in powerfull and lugubrious images. This London « first » is a real triumph for the gallery. »

Max Wykes-Joyce, Four exhibitions, in Arts Review,1981.

I went into the Umbrella gallery on Tuesday to meet Michel Barzin the creator of « Ayers Rock  meets Belgian cloud ». the description of the exhibition said that Michel had created a set of grafic, poetic and colourfull works on paper that are united through mathematic symbols, a visual discussion about humanity, religion and nature. I went on to say that Michel is a mathematical illetrate who loves math symbols and beleives they should not be left to the mathematicians to play with. Before meeting Michel I walked around the exhibition and one thing puzzled me. I could not see the math symbols that I was expecting to see gigure prominently. After being introduced to Michel- I asked him about this. He pointed them out and I realised they were everywhere but used in a way that did not make much sense to a left-brained mathematician like me. That eevening I reflected on this experience in a mind map drawn with my non-dominant (left) hand – my way of getting into my right brain. Because Michel’s exhibition largerly consists of math statements that don’t add up- just like the world which in many ways does not add up – the title of my mind map is « things don’t add up ». In Zimbabwe Robert Mugabe is at this moment destroying the last vestiges of democracy and what the Australian Government pre-occupied with at this time? The so-called Iguana-gate affair concerning the objectionable behaviour of an MP in a Newcastle restaurant. I do not condone bad behaviour towards waiting staff in a restaurant but it surely does not deserve two weeks of parliamentary debate! A report released recently on global warming cautions world leaders that a further two degree rise in global temperatures could trigger positive feedback loops that would send world temperatures soaring. Meanwhile the Australian Government worries about the electoral backlash from increasing petrol prices. In this exhibition you can see Ayers Rock meeting the Belgian cloud, there is a thought provoking video called “Bagdad”, another “Golgotha” that involves the interaction of three shaggy toothbrushes... and lots more.

Introduction in Umbrella Studio Gallery, Townsville, Australia by Professor Peter Hanley, 2008

 

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